Sarbacane, dealer de pépites ! On vous parle cette semaine de ce premier titre de Nicolas Dehghani, premier album certes mais d’un gadjo qui a fait les Gobelins (validation de grand talent implicite) et qui a aussi collaboré avec pas mal de périodiques comme XXI, The New Republic ou Usbek et Rica.
 
En termes de fils narratifs, le buddy movie est un de nos préférés : deux tocards de flics se retrouvent à enquêter sur du lourd, en faisant montre d’ un gros potentiel et d’une certaine affection l’un envers l’autre. C’est une des mécaniques narratives les mieux huilées, et mister Dehghani l’utilise avec maestria, n’hésitant pas à y insérer de petits twists très inventifs graphiquement et scénaristiquement, qui donnent beaucoup d’épaisseur et de subtilité aux personnages, qui se complexifient au fil du récit alors qu’ils sortent tout chaud du four de l’archétype. Une sorte de récit qui vous promène sur des chemins balisés, assurés et qui va rapidement partir en sucette, n’épargnant ses personnages justement.
On a donc un scénario pince sans rire doté d’une vraie noirceur et d’une vraie ambiance, mais il faut aussi saluer le dessin, qui est tout bonnement somptueux. Une gestion de la lumière (qui rappelle la méthode pointilliste de l’excellent travail de Nina Bunjevac) et fournit une sorte de douceur lugubre à divers moments de cette enquête où justement on fait « la lumière » sur l’affaire.
C’est fait d’une main de maitre et ça tape pile dans notre sweet spot, tout ce qu’on aime dans la bande dessinée. Très très belle surprise.
 
Une des sorties à laquelle jeter un œil est nécessaire, si vous arrivez à esquiver les filets de notre prosélytisme qui vous les mettra entre les mains, très certainement !

Cet Album est également un coup de cœur de David, Raphaële et Raphaël !