Plus de vingt ans après sa première publication, une nouvelle édition revue et augmentée pour le premier grand recueil de récits de Tardi sur la Grande Guerre, à l'occasion du centenaire de 14-18.
«C'était la guerre des tranchées n'est pas un travail «d'historien»... Il ne s'agit pas de l'histoire de la Première Guerre mondiale racontée en bande dessinée, mais d'une succession de situations non chronologiques, vécues par des hommes manipulés et embourbés, visiblement pas contents de se trouver là où ils sont, et ayant pour seul espoir de vivre une heure de plus, souhaitant par dessus tout rentrer chez eux... en un mot que la guerre s'arrête ! Il n'y a pas de héros, pas de «personnage principal », dans cette lamentable « aventure » collective qu'est la guerre. Rien qu'un gigantesque et anonyme cri d'agonie. » Ainsi Tardi présentait-il C'était la guerre des tranchées lors de sa première parution en album, il y a deux décennies. Un grand projet consacré à la Première Guerre mondiale auquel il avait travaillé pendant des années et qu'il avait inauguré dans le magazine (À Suivre) plus de dix auparavant sous forme «d'épisodes » à la périodicité aléatoire, complétés pour la circonstance par Le Trou d'obus, une histoire courte qu'il avait fait paraître en 1984 à l'Imagerie Pellerin à Épinal. Alors que s'est ouvert début 2014 le cycle très fourni des commémorations de la Grande Guerre, cet ensemble ressort en librairie dans une nouvelle édition : format agrandi similaire à Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au stalag II B, couverture inédite et cahier graphique d'une quarantaine de pages regroupant croquis, illustrations, recherches de couverture, affiches de films, etc. Insensible au passage des années, la chronique sanglante que constitue C'était la guerre des tranchées n'a strictement rien perdu de sa douloureuse acuité, et demeure l'un des ouvrages de bande dessinée les plus puissants que l'on ait consacrés au conflit de 14-18.
La boue, le froid, les rats, les poux. ...
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Ce qu'en dit l'éditeur :
La boue, le froid, les rats, les poux. La peur, aussi. Et le bruit des obus. Et les cris des copains qui tombent, l'un après l'autre. C'était le quotidien des soldats perdus dans leurs tranchées, pendant la Première Guerre mondiale. Cette guerre, c'est l'obsession de Jacques Tardi depuis qu'il est enfant. Bon nombre de ses bandes dessinées, à commencer par les aventures de son héroïne Adèle Blanc-Sec, se situent à cette époque. Mais ici, le premier conflit mondial est bien plus qu'un simple élément du décor. C'est le sujet même du livre, la matière brute d'un récit bouleversant traité en noir, gris et blanc. Tardi ne cherche surtout pas à jouer les historiens. Ce qui l'intéresse, c'est de décrire la vie et les souffrances du soldat. C'est de montrer l'absurdité d'un conflit et le désarroi de pauvres types dépassés par une machinerie qui les broie sans rémission. Tardi parle de la guerre, de toutes les guerres. Avec l'angoisse de la voir revenir un jour dans toute sa folie meurtrière.