L'auteur de Shi (dargaud) José Homs se livre en solo à une très belle fable fantastique. Se situant à Prague en 1938, Coral est la seule à voir le Diable, et à discuter avec lui. Le dessin n'étant plus à prouver de la part de Homs, l'auteur s'est focalisé sur une mise en scène efficace et surtout à des dialogues tour à tour subtils, machiavéliques et sarcastiques. Bref un auteur complet est né, donc un auteur à suivre pour ceux qui ne le connaissent pas encore.

En 1938 à Prague, Coral, une jeune fille juive, observe la montée du nazisme et la menace imminente d'une nouvelle guerre. Celle-ci est drôlement accompagnée. En effet le diable en personne est retenu prisonnier sur terre, incapable de retourner en enfer et il semble étrangement lié à elle. Il observe ses faits et gestes, et tous deux échangent sur les conséquences de ceux-ci. Au fil de leur discussion nous comprenons leurs motivations et constatons l'ingéniosité dont ils font preuve pour ne pas tomber dans les pièges de l'autre. Malgré l'aide de l'énigmatique rabbin Leow, Coral réussira-t-elle à se défaire de l'emprise du Diable ?

Pour sa première bande dessinée en tant qu'auteur complet, Homs nous émerveille par son dessin et sa narration captivante. Pour le Diable et Coral, il choisit un découpage en chapitre. En introduisant ces derniers de citations, Homs nous invite à découvrir les influences qui ont donné vie à son œuvre, comme l'exorciste de Friedkin. J'ai particulièrement apprécié la palette de couleurs faisant ressortir l'atmosphère sombre et intrigante de sa bande dessinée. Par ailleurs, la relation entre Coral et le Diable semble spontanée, démystifiant ainsi ce dernier et le rendant presque appréciable.